Le saxophoniste et chanteur camerounais est mort à 86 ans après avoir été infecté par le Covid-19. « Le Grand Manu » nous laisse un bel héritage.
Né au Cameroun, à Douala, en 1933, il s’initie à la musique en fréquentant le temple protestant, où sa mère dirige une chorale, tout en écoutant des disques français, américains et cubains sur le gramophone familial. Après l’obtention de son certificat d’études, il part pour la France poursuivre sa scolarité, avec trois kilos de café dans sa
Entre la Sarthe, Chartres puis Reims, il découvre une autre culture, se passionne pour le jazz et apprend tout à la fois le piano, la mandoline et le saxophone et commence à se produire sur scène. À force d’écumer les lieux de concert, il finit par louper une partie de son bac, à la grande fureur du paternel, qui lui coupe les vivres en 1956.
Le jeune Emmanuel n’a pas le choix, il multiplie les contrats, joue dans des cabarets, notamment à Bruxelles, où sa musique s’africanise un peu plus au contact de la communauté congolaise présente dans la capitale. Embauché par le chef d’orchestre de l’African Jazz, Joseph Kabasele, surnommé Le Grand Kalle, il parfait sa formation musicale, enregistre des disques et multiplie les tournées en Afrique. Il connaît également un succès fou en lançant la mode du twist à Léopoldville (ancien nom de Kinshasa) puis ouvre une boîte de nuit au Cameroun avec son épouse Marie-Josée, dite « Coco ».
valise pour payer ses premiers mois de pension…