Confiné dans son appartement-musée aux murs couverts de livres, face […]
Confiné dans son appartement-musée aux murs couverts de livres, face au jardin du Luxembourg, il travaille sur son prochain film et livre au Point quelques réflexions sur l’épidémie qui nous tombe sur la tête.
« Je n’ai pas de théorie sur le cinéma, dit-il. Je partage l’idée de Jean Renoir qu’il faut épouser le mouvement de la vie comme le bouchon sur l’eau de la rivière. Cela ne se fait pas seulement avec un scénario. Une œuvre qui repose sur une théorie équivaut à un objet sur lequel on a laissé l’étiquette du prix ou plutôt, pour être compris par tout le monde, le code-barres. Je rejette ce qui est préétabli. » Pascal Thomas est un passionné qui ne laisse rien au hasard. Sa seule ambition est de plonger avec ravissement au cœur des relations humaines, de disséquer les sentiments, de percer les secrets du cœur.
Il ne faut pas se fier à son air débonnaire. Cinéaste, scénariste et ancien journaliste, Pascal Thomas cultive l’humour à froid et cette espèce de distance feutrée entre les choses et les êtres. C’est un roi de la comédie qui a su capter l’esprit des années 70 et 80 avec des films joyeux comme « Les Zozos » (1972), chronique pleine de fantaisie sur les premiers émois d’une bande de lycéens, suivi de « Pleure pas la bouche pleine » (1973) et du Chaud Lapin (1974), avec le duo Daniel Ceccaldi et Bernard Menez. Des comédies de caractère aux dialogue soignés, dans les décors de la douce province française.
On doit aussi à ce cinéaste-bibliophile quelques bijoux de marivaudage et d’anticonformisme comme « Les maris, les femmes, les amants » (1989), « La Dilettante », avec Catherine Frot, joli succès de l’été 1999, et « Mercredi folle journée » (2001), avec Vincent Lindon, tête d’affiche de cette balade poétique et chorale sur le monde des enfants. Dans les années 2000, ce fan d’Agatha Christie signe trois adaptations à succès (Mon petit doigt m’a dit, Le Crime est notre affaire et L’Heure zéro) avec Catherine Frot et André Dussolier en détectives doux-dingues et enchaîne avec « Le Grand Appartement » (2006) pour lequel il confie un rôle plein de fantaisie à Laetitia Casta.