Survenue en pleine campagne présidentielle, l’épidémie de Covid-19 qui se […]
Survenue en pleine campagne présidentielle, l’épidémie de Covid-19 qui se répand aux États-Unis n’a pas réduit le profond antagonisme entre républicains et démocrates. Si le nombre des victimes et le sentiment d’être attaqué sur leur territoire ont conduit les Américains à comparer la crise à leurs deux plus récents traumatismes nationaux, l’attaque surprise japonaise contre la base de Pearl Harbor en 1941 et les attentats islamistes du 11 septembre 2001, l’épidémie n’a pas suscité de rassemblement de la classe politique. Le sentiment d’union nationale, surgi lors du vote à l’unanimité par le Congrès des mesures exceptionnelles de soutien à l’économie, n’a été que de courte durée.
L’animosité entre l’Amérique «rouge», des partisans de Trump, et celle des «bleus» démocrates, a vite repris le dessus. Passée presque sans transition du scandale de l’«Ukrainegate» au Covid-19, la politique américaine a appliqué à la crise sanitaire la même grille de lecture partisane.
D’autre part, et pour répondre à la demande de ses confrères démunis face au coronavirus, le docteur américain Tom Banning a trouvé un moyen d’obtenir des centaines de milliers de masques.
Tom Banning n’avait évidemment jamais imaginé qu’il se retrouverait un jour dans la situation d’organiser un réseau sinon clandestin, du moins drapé de mystère, pour faire passer un produit, non seulement légal mais essentiel, du Mexique au Texas comme s’il s’agissait d’une vulgaire contrebande.
Directeur de l’Académie des médecins de famille du Texas, ce docteur participe à l’acheminement vers son État de centaines de milliers de masques fabriqués dans une usine de Matamoros, dangereuse ville frontière du Nord-Est mexicain, «plaza» du violent cartel du Golfe. «Je ne peux révéler ni le nom de l’usine ni son emplacement exact par peur d’une réaction du cartel», confie-t-il en refusant de spéculer sur la nature de cette réaction. A-t-il peur que l’organisation criminelle veuille mettre la main sur cette manne pourtant modeste (chaque masque coûte 1,20 dollar) «Tout ce que je peux vous dire est que l’usine fabriquait du matériel destiné aux ouvriers des champs de pétrole ».