Le retour à la situation antérieure, reprendre le rythme de […]
Le retour à la situation antérieure, reprendre le rythme de croissance ou même de récession qui existait avant la pandémie est tout simplement impossible dans de cours et moyens délais. Cela signifierait l’asphyxie de l’économie, la perte de trois décennies de croissance faible mais réelle, une implosion sociale et surtout une myopie singulièrement suicidaire.
Les libéraux les plus lights proposent une sortie plus lisse, l’État diminuerait des dépenses de fonctionnement, retarderait ses investissements les moins «essentiels » et lancerait ce qu’ils appellent les réformes, c’est-à-dire s’attaquer aux droits des travailleurs, au nom de la flexibilité et taxer le pouvoir d’achat par le biais de la TVA. C’est la même vision que celle du FMI, mais qui propose un étalement dans le temps.
La troisième version libérale est plus élaborée. il s’agirait d’un mix entre une politique de relance dans l’immédiat par la dépense publique, mais avec un plan de restructuration budgétaire pluriannuelle. C’est celle qui semble avoir la préférence de plusieurs ténors de la majorité actuelle. C’est juste hasardeux, parce qu’il ne sert à rien de tirer des plans sur la comète si on ne tient pas compte du désastre social et de ses implications. on ne peut pas demander aux nouveaux chômeurs d’éterniser leur chômage avant de retrouver un éventuel nouvel emploi.
Mais on peut aussi faire de cette crise une opportunité pour changer totalement de paradigme et réorienter l’économie vers l’industrie, une agriculture plus saine privilégiant les circuits courts, une plus grande intervention de l’Etat, avec un impôt sur la fortune, une surtaxe des produits de luxe, un large soutien aux formes solidaires de la détention du capital…
Qui sait ? On ne peut cependant que songer et même rêver d’un monde meilleur alors que rien ne parait logique ni acceptable encore, de la part de la masse assoiffée et hantée par une sortie sécurisée de la labyrinthe, et de la part de ceux qui ont vu leur empires de prospérité financière s’écrouler de bout en bout et qui ne croit à l’Etat que s’il traite la vaches des autres.