Jeudi 23 avril. Les Vingt-Sept pays européens participent à une énième visioconférence consacrée à la crise du coronavirus. Pas de noms d’oiseaux et pas de psychodrame cette fois. Au terme de plusieurs semaines d’affrontements entre les pays du Nord inquiets de devoir payer la facture de cette crise et ceux du Sud qui souhaitent voir s’exprimer la solidarité du bloc, les dirigeants européens tentent de faire bonne figure et donnent – enfin – leur feu vert à un premier paquet de 540 milliards d’euros de soutien aux économies.
Ce soir-là, ils chargent la Commission de leur proposer un budget européen remanié en conséquence, et le plan de relance qui permettra au bloc de repartir. Des centaines de milliards, voire de milliers de milliards, sont en jeu. «Vous aurez une proposition le 6 mai», promet alors Ursula von der Leyen, la présidente de la commission, elle-même très proche de la chancelière allemande. «Es-tu certaine Ursula? Si je devais faire un plan de relance pour l’industrie allemande, il me faudrait plus de deux semaines», lance Angela Merkel à son ancienne ministre.