Finalement, la réunion des ministres des finances de l’Union européenne (UE) – qui se tenait par vidéoconférence jeudi 9 avril – n’a duré que quarante-cinq minutes et s’est soldée par un accord sur la réponse économique à apporter à la crise due au coronavirus. Le 7 avril, les mêmes avaient discuté pendant seize heures, sans succès. « La réunion s’est achevée sous les applaudissements des ministres », a annoncé, sur Twitter, le porte-parole de Mario Centeno, le président de l’Eurogroupe (qui rassemble les ministres des finances de la zone euro).
Le rendez-vous de jeudi a été précédé de tractations à tous les niveaux. Il a commencé avec plus de quatre heures de retard pour laisser le temps aux argentiers de cinq pays – France, Allemagne, Italie, Espagne, Pays-Bas – et à M. Centeno de trouver un compromis. Dans la matinée, les chefs d’Etat avaient déblayé le terrain : le président français, Emmanuel Macron, et la chancelière allemande, Angela Merkel, avaient tous deux parlé à leur homologue néerlandais, Mark Rutte, dont les positions empêchaient jusque-là toute avancée.
Les Européens se sont finalement entendus pour consacrer jusqu’à 540 milliards d’euros aux ravages économiques causés par le coronavirus. « C’est un grand jour pour la solidarité européenne », a commenté le ministre allemand des finances, Olaf Scholz, quand son homologue français, Bruno Le Maire, a jugé qu’il s’agissait d’« un plan massif ». Les chefs d’Etat et de gouvernement devraient se retrouver bientôt pour l’entériner.
Ce plan comporte trois volets. Le premier, le plus consensuel, passe par la Banque européenne d’investissement (BEI) et s’adresse aux entreprises. Grâce à des garanties de 25 milliards d’euros que lui apporteront les pays européens, la BEI pourra accorder jusqu’à 200 milliards de nouveaux prêts aux entreprises.