Le président de la Fondation algérienne pour la promotion […]
Le président de la Fondation algérienne pour la promotion de la santé et du développement (Forem) Mustapha Khiati, a observé, lors de son passage à la Radio algerienne Chaîne 1, que « la stratégie de dépistage doit absolument être accentuée si l’on veut mettre un terme à la propagation exponentielle de ce virus ».
S’appuyant sur l’exemple de pays étrangers, à l’image de l’Allemagne, de la Chine, de la Corée du Sud, et même des plus proches, à savoir la Tunisie qui arrive à effectuer 5 000 tests par semaine, il insiste que seul un dépistage large permettrait d’enrayer cette épidémie. «Certes, le confinement donnera ses résultats, mais cela demeure insuffisant», a-t-il soutenu, considérant que ces mesures doivent être élargies. Et pour cause, «il y a probablement des centaines de personnes infectées par le virus dans la nature», fait-il savoir, prévenant que tant que c’est le cas, le virus se propagera encore et encore.
L’intervenant considère qu’il faut prendre en compte le fait qu’il existe un nombre important de personnes infectées par le virus mais qui sont asymptomatiques. Par conséquent, elles peuvent transmettent le virus mais ignorent qu’elles sont contaminées, et c’est là tout le danger, insiste-t-il. D’autres cas, en revanche, sont détectés mais bien trop tard, a-t-il relevé.
Tentant d’expliquer les raisons du retard accusé en matière de dépistage, Mustapha Kiati met le doigt sur deux points précis. Il relève qu’en dépit du fait que l’Algérie utilise la méthode des PCR (réaction en chaîne par polymérase), l’une des plus efficaces au monde, «les résultats n’apparaissent qu’au bout de six jours». Ce qui rend, développe-t-il, «l’opération inefficace par rapport au rythme de tests réalisés par jour».
Soulignant un autre aspect, Mustapha Khiati a également mis en cause le manque de laboratoires de virologie. Pourtant, les autorités avaient à maintes reprises évoqué un plan qui consiste à installer ce type de centres dans l’enceinte des CHU du pays. Et ce, notamment après l’apparition de différents virus (Ebola, Sras, Zika, grippe AH1N1…), a-t-il souligné, ajoutant que des entraves bureaucratiques ont quelque peu empêché l’exécution de ce programme. Sans oublier les insuffisances qu’on connaît sur le plan des infrastructures et du financement, poursuit-il.
Mustapha Khiati rappellera que l’Algérie ne compte qu’un seul laboratoire de virologie. Là encore, il fera remarquer que l’Institut Pasteur s’est peu à peu écarté de sa réelle mission qui est la recherche en étalant ses prérogatives à des tâches à caractère commercial, comme l’achat des vaccins. Autant de facteurs qui, selon lui, ont induit les contraintes que nous connaissons aujourd’hui.