Dans les rues de Guayaquil, la seconde ville de l’Équateur, des bâches bleues ou noires recouvrent des cadavres abandonnés sur les trottoirs. Au détour d’une rue, on rencontre des cercueils. Souvent ils sont emballés dans un film plastique pour éviter l’odeur de putréfaction.
De nombreux habitants témoignent, images à l’appui, de la difficulté de conserver le corps de leur proche pendant parfois cinq à dix jours, les services funéraires étant débordés. «L’odeur est insupportable, témoigne Tonio en pleurant. Ça fait neuf jours que ma mère est morte. Personne ne vient la chercher.» Certains ont finalement décidé de descendre le corps dans la rue pour rendre vivable leur logement.