Quel avenir pour la vie du cinéma ? Comment même l’évoquer, alors qu’elle est suspendue à l’extraordinaire incertitude du moment, dont on ne sait combien de temps elle nous confisquera, combien de morts elle enjambera avant de se dissiper.
Et pourtant. Confiné, sidéré, le milieu du cinéma n’en bruisse pas moins de mille préparatifs, de mille espoirs, de mille plans sur la comète d’une reprise – juin ? juillet ? – dont les conditions lui demeurent inconnues. A bas bruit, on se prépare. On voit les films. On communique discrètement. On fourbit ses armes pour le rush de la fin du confinement. Cela concerne, au premier chef, les sorties en salle. Mais aussi les festivals à venir, contraints aujourd’hui, grands ou petits, de se positionner, fût-ce dans le brouillard et la tourmente.
Trois solutions s’offrent à eux. L’annulation, le report, la conversion numérique. Le nombre de paramètres qui déterminent leur réflexion est suffisamment important pour qu’on s’interdise de les comparer terme à terme.
La taille du festival, son enjeu économique, sa situation géographique, sa chronologie rapportée à celle de l’épidémie, la présence ou non de sections compétitives, sa spécialisation éventuelle en termes de genre, sont des critères qui les distinguent.