Elles étaient intervenues massivement après le 11 septembre 2001. Elles ont placé […]
Elles étaient intervenues massivement après le 11 septembre 2001. Elles ont placé sous perfusion le système financier mondial après la faillite de Lehman Brothers en septembre 2008. De nouveau, les banques centrales sont appelées à la rescousse, alors que l’économie mondiale est menacée de syncope en raison de l’épidémie due au coronavirus. Lundi 2 mars, les marchés financiers américains ont fortement rebondi, après une semaine de glissade – l’indice Dow Jones a gagné 5 % après avoir perdu 13 % la semaine précédente, tandis que Paris ouvrait, mardi, en forte hausse de 1,4 %. Explication, les opérateurs sont désormais persuadés que les banques centrales vont agir.
Le signal avait été lancé dès vendredi 28 février par la Réserve fédérale américaine (Fed), suivie lundi de la Banque du Japon et la Banque d’Angleterre, qui ont publié des communiqués les disant prêtes à intervenir. La Banque centrale européenne (BCE), présidée par Christine Lagarde, a été bonne dernière à réagir, dans la soirée : « Nous sommes prêts à prendre des mesures appropriées et ciblées, selon la nécessité, et proportionnelles aux risques sous-jacents. » La banque centrale d’Australie a aussi baissé ses taux mardi d’un quart de point, à 0,5 %.
Ces déclarations ont donné le sentiment que les banquiers centraux ne laisseraient pas une crise financière aggraver la situation économique et humaine sur le terrain. L’annonce d’une réunion téléphonique avec les ministres des finances du G7, prévue mardi matin, laisse entendre qu’une synchronisation avec les gouvernements permettrait de trouver des stimuli budgétaires et monétaires adéquats. Bruno Le Maire, le ministre français de l’économie, a évoqué une « coordination ». L’ancien directeur général de la Banque des règlements internationaux (BRI), le Français Hervé Hannoun, dénonce sur Twitter une nouvelle capitulation face aux marchés : « Alors que les peuples attendent une réponse au virus, l’annonce d’une réunion du G7 vise surtout à regonfler les indices boursiers par la spéculation sur un énième stimulus monétaire, qui ne ferait qu’accroître les inégalités. »