Franck Thilliez, un écrivain et scénariste français, a publié chez […]
Franck Thilliez, un écrivain et scénariste français, a publié chez Pocket en 2015, un roman intitulé “Pandemia”, où il a décrit précisément les conséquences de l’apparition d’un virus mortel en France, et ces pages résonnent particulièrement aujourd’hui.
Il t confié à « Paris Match » : « Je voulais écrire une histoire autour de ce thème, comment naissait une pandémie, comment elle se propageait. Et je voulais que ça concerne les gens, donc que ça se passe chez nous. Je me suis rapproché des chercheurs de l’Institut Pasteur de Lille pour leur demander si je pouvais inventer une histoire avec un virus qui apparaîtrait ici. Ils m’ont expliqué qu’il suffisait de prendre un oiseau mort qui transporterait un virus inconnu et de poser qu’il puisse se transmettre à l’humain, et c’est parti. A l’époque, j’ai pu lire un tas de documents, des plans de prévention qui existent au cas où il passerait de l’animal à l’homme. “Pandemia” retrace très bien toutes les étapes qu’on a pu vivre, ces différentes phases ».
Il ajoute que dans “Pandemia”, l’une des erreurs qu’il a failli faire, c’est de prendre un virus comme Ebola, où des hémorragies sortent de partout… Il précise que les scientifiques lui ont dit : “Ne fais pas ça. Prends-en un plutôt anodin, qui se répand facilement et qui avance masqué puisqu’il ressemble un peu à une grippe.” Les gens mettent alors du temps à réaliser le danger… Et le gouvernement ne sait pas s’il faut communiquer ou pas, au risque d’affoler la population.
Aujourd’hui, les gens échafaudent aussi beaucoup d’hypothèses pour désigner un coupable, souligne Thilliez ; finalement, les livres ou les films traitant de ce sujet, on est en train de les vivre. Comme dans les fictions, il y a des méchants derrière, sinon il n’y aurait pas d’histoire, les gens cherchent eux aussi des explications. Il n’a pas caché de penser qu’il n’y a pas d’explication. “Pandemia” faisait juste partie de l’ordre des possibles. Quand on écrit une fiction, plus elle est tordue, plus la possibilité pour qu’elle se produise est faible.