Dans une petite ville bavaroise datant du XVIIe siècle, aucun cas de coronavirus n’a encore été constaté depuis le début de la pandémie. Le résultat d’un confinement exemplaire? Pour Thomas Groener, pasteur d’Oberammergau, la véritable explication est à chercher ailleurs. Il estime ainsi que la ville allemande doit sa bonne fortune à une tradition vieille de près de 400 ans.
En 1633, alors que la peste bubonique fait des ravages et décime près des trois quarts de la population, les habitants prient pour être épargnés par la maladie. En échange, ils promettent de jouer tous les dix ans le spectacle de La Passion du Christ, qui retrace les dernières semaines de sa vie, sa crucifixion et sa résurrection. Aujourd’hui, le village est réputé pour ses représentations et accueille à chacune d’entre elles des centaines de milliers de spectateurs venus du monde entier.
De là à faire le rapprochement entre le vœu pieux d’Oberammergau et l’absence de contaminations au Covid-19, il n’y a qu’un pas que le pasteur Thomas Groener franchit aisément: «Dieu a aidé la population à l’époque. Il les a sauvés de l’épidémie de peste, les a épargnés. Cela se produit de la même manière aujourd’hui», affirme-t-il.
La 42éme édition de la pièce devait se jouer cette année à partir du 16 mai, dans un théâtre spécialement construit à cet effet et pouvant accueillir 4.400 spectateurs. Mais ironie du sort, ce rituel si cher au cœur de la population sera reporté de deux ans à cause… du coronavirus.